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Parfois appelé « Labokator », ce qui en khmer signifie « combattre le lion », le Bokator est un art martial qui plonge ses origines dans les premiers siècles de l’histoire cambodgienne. Combinant l’utilisation d’armes blanches (bambou, foulard, courte épée, etc.) et de toutes les parties du corps, le Bokator consiste à soumettre l’adversaire en profitant de ses faiblesses et de ses déséquilibres.

L’art martial des guerriers d’Angkor

De nombreux bas-reliefs angkoriens représentent des combats de Bokator, preuve de l’ancienneté de cet art martial, et du statut dont il jouissait alors. Le Bokator, à la fois technique de combat et ascèse spirituelle, participa à l’érection de la colossale puissance militaire de l’Empire d’Angkor, et c’est aussi grâce à la supériorité de ces techniques de combat que les Khmers ont pu dominer leurs ennemis pendant près de huit cents siècles

Une philosophie martiale

Le Bokator met en avant les principes d’autodiscipline et de respect, mais il inclue aussi des techniques de respiration, de méditation, de médecine naturelle. Il enseigne à l’élève les moyens de se protéger physiquement contre les assauts d’un tiers, mais il cherche aussi à développer la détermination, l’estime de soi, ainsi que le goût de la culture et de l’histoire khmères.

Après la décadence d’Angkor au XIVe, alors que le royaume subissait les attaques de son voisin siamois, ces techniques ont été conservées, presque clandestinement, siècles après siècles. Mais les quelques maîtres qui subsistaient encore au XXe siècle ont presque tous été emportés par les massacres du régime khmer rouge. Seules quelques formes simplifiées de combats issues du Bokator ont perduré dans la pratique populaire : Muay Thai, Muay Borann, Muay Lao, Khun Khmer…

La renaissance du Bokator

La renaissance du bokator doit tout au grand Maître Sam Kim Sean, Krama d’Or et fondateur de la Fédération de Bokator : exilé aux Etats-Unis à la fin des années 70, il reprend le chemin de son pays natal en 2001, avec la ferme intention de faire revivre l’art martial sacré. Il a donc arpenté le Cambodge à la recherche des maîtres survivants, reconstituant avec eux l’ensemble des techniques qui peuvent aujourd’hui être enseignées aux élèves.

C’est donc à la renaissance d’un art martial pluriséculaire qu’Airavata est heureux de participer !

En Juillet 2011 nous organisions au beau milieu des temples le premier tournoi international, France – Cambodge intitulé « Bokator à Angkor » devant une foule en délire qui jusque-là connaissait à peine le nom de « Bokator ». C’est à dos d’éléphant qu’arrivaient les combattants !

Collaborant avec le club Ratanak Eisan situé dans l’enceinte du Lodge des Terres Rouges ainsi qu’avec la Fédération Nationale, nous permettons aux jeunes sportifs cambodgiens de faire connaissance avec un élément essentiel des combats de l’ancien temps en Asie, le premier blindé de l’histoire, l’éléphant !

La première appréhension passée, les jeunes guerriers et guerrières, apprennent à évoluer avec et sur l’éléphant, exactement comme leurs ancêtres il y a mille ans !

Chaque gala, chaque événement public d’importance organisé par Airavata fait la part belle au Bokator, cet art martial né aux cotés de l’éléphant !